"Les idoles peuvent changer, mais le besoin de quelque chose à adorer demeure..."
Il y a des artistes qui savent captiver notre attention, et Roxanne Sauriol Hauenherm en fait indéniablement partie. Cette peintre canadienne, aux sujets piquants comme on les aime, nous a fait le plaisir de répondre à quelques questions et en voici un petit condensé.
Un pinceau dans une main, un bébé dans une écharpe...
C'est comme cela que Roxanne débute son parcours artistique il y a environ 15 ans, lorsqu'elle décide de s'essayer à la peinture pendant son congé mat, elle n’a alors que 21 ans.
Après une brève tentative d'études d'art au Cégeps de Montréal, pas franchement concluante, c’est en autodidacte que Roxanne développe son travail qui ne cessera d’évoluer depuis, se qualifiant elle-même d’éternelle insatisfaite.
Ce qui frappe immédiatement dans son travail, ce sont ses peintures hyperréalistes° d'une technicité indéniable.
S'il y a quelques siècles, la peinture figurative réaliste était presque dogmatique, aujourd’hui dans le monde de l'Art contemporain, on fait souvent fi de la forme au profit du fond. C’est la quête de l’abstraction qui règne en maître.
Le principe est simple : dans une peinture abstraite ou semi-figurative°, on invente nos propres règles et formes pour dépeindre une idée de la manière la plus “pure” possible ; c'est -à -dire dénué de toutes références iconographiques° qui pourraient pervertir le message. Mais bon, la quête de l’abstraction on en parlera dans un autre article…
Ce qu’il faut donc comprendre c’est que faire de la peinture figurative (qui plus est quand elle est réaliste), c’est loin d’être anodin et c’est forcément un statement de l’auteur.
Ici, Roxanne en fait son moyen d’expression car elle inventorie puis récupère des compositions de peintures classiques, souvent bourrées de références religieuses et historiques dans lesquelles elle incorpore des éléments de notre époque. Des éléments qui puisent dans la pop-culture ou dans notre quotidien le plus banal, voire prosaïque.
L'essence de son travail réside dans ce parallèle entre passé et présent.
Ci-dessous, la Naissance de Vénus par Botticelli peinte au XVème siècle mais cette fois-ci avec un sourcil fendu en mode 90’s, le regard dans le vide et vêtue d’un crop-top (que nous avons pas du mal à imaginer issu de la fast-fashion).
Comme on est généreux, on vous donne un autre exemple :
Ici, Roxanne a repris le symbole de la Vierge à l’enfant, synonyme d’amour maternel, de sainteté et de miséricorde ; en lui plaçant un iPhone 13 dans une main et un bon vieux pain de campagne dans l’autre. Oui, c'est un brin sarcastique. Mais le message est limpide :
les idoles évoluent, mais notre besoin de les adorer reste inchangé.
À l'origine, la peinture était un médium destiné à servir la religion, à illustrer des histoires sacrées pour les rendre accessibles à tous, même aux illettrés. Roxanne, en utilisant des compositions classiques et en y insérant des éléments contemporains, fait de ses œuvres des témoins du temps qui passe. Elle réussit à capturer l'attitude d'une génération en quête de sens, souvent désabusée.
En un mot, son travail est une réflexion sur la nature cyclique de la société.
Cependant, Roxanne ne se considère pas comme une artiste engagée. Elle n'accuse personne ni ne dénonce quoi que ce soit. Sa réflexion est subtile, dénuée de manichéisme. Son objectif ? Apporter de la légèreté à son message, ne pas se prendre trop au sérieux. Comme elle le dit avec un sourire :
"Ma mission n'est pas de dicter aux gens ce qu'ils doivent faire. Je n'ai pas la prétention de savoir ce qui est mieux ou moins bien. Mon but, c'est simplement de faire sourire en pointant du doigt certaines choses."
Ce ton léger et décomplexé résonne particulièrement avec notre démarche chez .FLAW. L'art contemporain, et particulièrement le domaine de la peinture, est très mis-en-avant, et peut sembler parfois élitiste ou hermétique, mais comme elle le dit:
“La peinture... it’s not that deep”
En utilisant des éléments iconographiques que tout le monde peut comprendre, parfois même très prosaïques, elle rend son art accessible à tous ceux qui souhaitent le découvrir. Elle dépoussière la peinture, la ramène à sa fonction première : un simple moyen d'expression.
Ainsi, Roxanne Sauriol Hauenherm nous invite à prendre du recul, à sourire devant ses toiles empreintes d'ironie, et à réfléchir sur la façon dont le passé et le présent s'entremêlent dans notre quête éternelle de quelque chose à adorer.
Merci à Roxanne d'avoir pris le temps de discuter avec nous sur les enjeux de son travail. Vous pouvez la retrouver sur Instagram : @roxyperoxyde
Si vous souhaitez acquérir une de ses oeuvres n'hésitez pas à contacter l'équipe de .FLAW, nous vous redirigerons vers l'artiste. Vous pourrez également retrouver des prints et autres merchandising de Roxanne via son shop.
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