
Jiayue Li


Artiste, illustratrice et designer graphique d’origine chinoise, Jiayue Li est diplômée de design et d’innovation à l’Université de Shanghai et de l’Ecole d’Arts Visuels de New York, ses inspirations sont internationales. Créant depuis l’enfance, c’est au cours de ses études en art que la pratique de l’artiste est devenue plus précise. Elle y a acquis des compétences en aquarelle, peinture à l’huile et dessin au crayon. C’est à cet instant que l’idée d’incorporer l’art dans la vie quotidienne lui est venue à l’esprit. Réputée pour certaines oeuvres et certains clients tels que Vogue Singapour et Google, Jiayue Li semble pourtant en recherche perpétuelle de compositions. Inspirée par la vie quotidienne, de petits détails du monde tel que la nature, la musique et les livres, son art traite de la prise de pouvoir des femmes et du mysticisme. Mais c’est son arrivée à New York qui a le plus impacté son travail. Elle fut entourée de nouvelles influences, en particulier celles de l’art et illustrations dans le Times. " J’ai trouvé l’idée d’utiliser l’illustration pour transmettre et simplifier une idée forte et fascinante. Racontant une histoire à travers ses productions, elle créé des narrations au travers de la symétrie et de compositions claires et légères. Jiayue Li transforme des concepts, en une image claire et impactante, afin de toucher tous types de spectateurs. Des êtres aux multiples facettes, des visages et expressions capturés comme dans un rêve, c’est avec beaucoup de délicatesse que l’artiste nous transporte dans son univers. Utilisant des crayons de couleur sur du papier texturé ou de la peinture à l’huile sur toiles, Jiayue Li nous invite à la méditation, à la rêverie en pleine conscience, comme un paradis qui nous enveloppe. Travaillant avec la texture du papier, les idées de l’artiste sont minutieusement tracées sur la page, créant cette esthétique d’illustration agile et onirique. Bien que travaillant principalement avec des techniques analogiques, l’artiste utilise également les outils numériques pour affiner son esthétique. Couché après couche, ses tracés se forment avec facilité tandis qu’elle place ses protagonistes féminines au centre. Comme principale influence, elle cite l’illustrateur slovaque Du an Kállay, pour ses images et compositions " excentriques ", et le peintre Paolo Uccello, grâce à son travail intriguant et rythmé. Avec une touche de surréalisme, l’artiste nous exprime et nous transporte dans ses rêveries et dans ses compositions complexes.
Ces personnages privés de traits distinctifs, d’identité, de genre, d’expression et dont le regard est toujours absent sont suspendus dans ce vide bleu. L’identité devient floue, éphémère, presque inexistante. Par moment, des mains surgissent comme une caresse, voilant doucement le visage, puis se multipliant, enserrant le corps dans une étreinte collective, un écrasement. Les personnages se trouvent confrontés à une intervention dont l’origine et le but demeurent flous, et qu’ils acceptent presque passivement, le transformant en objet de convoitise, d’emprise ou d’étreinte collective.
Entre Kafka et Huxley, il s’agit ici de capturer la tension entre abandon et lutte, entre l’individu et des forces extérieures, à la fois intangibles et envahissantes.


