
Sarah Salazar : photographe et plasticienne


Sarah veut des émotions, des sensations, plutôt que simplement, essayer de faire passer un message. Elle aime travailler en lumière naturelle dans différents ateliers d’artistes ou des studios photographiques, d’une part pour la douceur de la lumière, mais aussi puisqu’elle souhaite montrer la réalité dans ses œuvres, ne retouchant pas les corps. Elle souhaite mettre en avant les cicatrices, les marques d’une vie qu’un corps peut subir.
Ces personnages privés de traits distinctifs, d’identité, de genre, d’expression et dont le regard est toujours absent sont suspendus dans ce vide bleu. L’identité devient floue, éphémère, presque inexistante. Par moment, des mains surgissent comme une caresse, voilant doucement le visage, puis se multipliant, enserrant le corps dans une étreinte collective, un écrasement. Les personnages se trouvent confrontés à une intervention dont l’origine et le but demeurent flous, et qu’ils acceptent presque passivement, le transformant en objet de convoitise, d’emprise ou d’étreinte collective.
Entre Kafka et Huxley, il s’agit ici de capturer la tension entre abandon et lutte, entre l’individu et des forces extérieures, à la fois intangibles et envahissantes.


